Chaussez vos lunettes anaglyphes et glissez dans le monde du Magnetic Ensemble et son Stéréo-Club : un bal sensoriel et participatif, un concert du troisième type créé en 2012 à l’initiative du batteur et compositeur Antonin Leymarie. Entouré d’une équipe conçue pour le spectacle total, avec une créatrice graphique et vidéo, un modélisateur stéréoscopique, un scénographe, un sound designer et cinq cadors autour de sa batterie, Leymarie expose un projet ambitieux. À l’instar de l’art brut, on peut parler ici de musique brute. Proches des esthétiques électro, les rythmiques insufflent une pulsion organique enrichie d’images vidéos 3D et d’une sonorisation en multidiffusion conçus par le Groupe Laps. 

Il est Canadien et ne craint pas le déchaussement des dents, puisqu’il a choisi de s’exprimer essentiellement sur un lourd sax baryton (basse et ténor également), ou bien à la clarinette basse. Colin Stetson est donc ce saxophoniste grave et étourdissant, transgenres, qui a enregistré et tourné avec Arcade Fire ou David Byrne, Feist, TV On The Radio ou le LCD Soundsystem, mais également avec la violoniste Sarah Neufeld (Arcade Fire) sous l’influence de Béla Bartok ou Steve Reich. Il est temps pour le Montréalais d’obtenir en solo le triomphe qu’il mérite. Une entreprise en bonne voie depuis 2008 et la sortie d’un premier album. Entre expérimentations et transe post jazz, le Volume 3 (New History Warfare, To See More Light) confirme l’un des artistes les plus impressionnants du moment.